L’obésité juvénile : une préoccupation de santé croissante

Touchant près d’un tiers des jeunes au Canada, l’obésité juvénile est un problème de santé chronique complexe qui peut avoir des conséquences graves et durables sur le bien-être physique et émotionnel d’un enfant. Bien plus qu’une affaire de poids, elle est façonnée par divers facteurs, dont la génétique, la santé mentale, l’environnement familial et la situation socioéconomique.

Reconnue comme une maladie évolutive et stigmatisée, l’obésité juvénile peut miner la santé, réduire la qualité de vie et accroître le risque de complications médicales qui se prolongent à l’âge adulte.

Nouvelles lignes directrices en matière d’obésité pédiatrique (2025)

En avril 2025, Obésité Canada, en partenariat avec le Journal de l’Association médicale canadienne, a publié les Lignes directrices de pratique clinique pour la prise en charge de l’obésité chez les enfants — première mise à jour importante depuis 2007.

Ces lignes directrices réorientent le discours, de la notion de blâme vers des soins fondés sur des données probantes, et préconisent :

• une approche individualisée centrée sur la famille, ancrée sur une prise de décision commune;
• des interventions comportementales et psychologiques à plusieurs composantes comme pierre angulaire des soins;
• le recours à des interventions pharmacologiques et chirurgicales dans des cas sélectionnés;
• l’importance de combattre la stigmatisation et d’utiliser un langage respectueux centré sur la personne;
• un modèle de soins multidisciplinaire faisant appel à plusieurs spécialistes : pédiatres, diététistes, psychologues et autres.

Ces lignes directrices sont une étape cruciale vers l’édification d’un système de soins équitable, éclairé et compatissant pour les enfants et les adolescents en situation d’obésité. Lire les lignes directrices complètes

Répercussions de l’obésité pédiatrique

Les enfants obèses sont exposés à de graves risques pour la santé physique :

• hypertension ou maladie cardiaque
• diabète de type 2
• apnée du sommeil et difficultés respiratoires
• menstruations absentes ou irrégulières
• problèmes osseux et articulaires
• manque de coordination et d’équilibre

Ils font également face à des problèmes mentaux et émotionnels :

• faible estime de soi et image corporelle négative
• dépression et anxiété
• isolement social et intimidation
• comportements alimentaires désordonnés

La stigmatisation et les moqueries par rapport au poids peuvent aggraver ces problèmes, d’où la nécessité de soins bienveillants, dénués de jugement.

L’importance du soutien familial

La famille joue un rôle primordial dans la création d’un milieu sûr et réconfortant pour un enfant vivant avec l’obésité. Vos attitudes et votre langage entourant le poids façonnent directement l’image personnelle de l’enfant.

Pratiques positives pour les parents et l’équipe soignante

• Pas de surveillance alimentaire ni de régimes restrictifs : priorisez des repas agréables et équilibrés sans culpabilité ni honte.
• Pas de stigmatisation du poids ni de glorification de la minceur : prônez la diversité corporelle et l’acceptation inconditionnelle.
• Pas de pèse-personne dans la salle de bains : mettez l’accent sur la santé et le bien-être au lieu de focaliser l’attention sur le poids.
• Développement d’une image corporelle positive : célébrez les forces de votre enfant et désapprouvez les taquineries ou les comparaisons de la part des frères et sœurs.

L’objectif n’est pas de perdre du poids à tout prix — mais de cultiver la confiance, la résilience et des habitudes saines.

Prise en charge de l’obésité pédiatrique

Le traitement de l’obésité pédiatrique consiste en une approche globale adaptée aux besoins de l’enfant et de sa famille. Voici les options thérapeutiques efficaces recommandées dans les lignes directrices de 2025 :

  Intervention nutritionnelle

Des diététistes-nutritionnistes peuvent aider les enfants et les familles :

• à comprendre les étiquettes des aliments et les portions;
• à choisir des aliments nutritifs à leur goût;
• à établir des habitudes alimentaires durables sans restriction.

‍  Activité physique

L’activité physique favorise la santé mentale et physique. Les recommandations de la SCPE sont les suivantes pour les enfants de 5 à 17 ans :

• au moins 60 minutes par jour d’activité physique d’intensité modérée à élevée;
• plusieurs heures additionnelles d’activité physique légère par le jeu et le mouvement.

  Interventions comportementales

Les stratégies de modification du comportement — thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et entretiens motivationnels — aident les enfants et le personnel soignant dans les tâches suivantes :

• établir des objectifs santé réalistes;
• développer des aptitudes de résolution de problèmes;
• favoriser la résilience émotionnelle et l’auto-efficacité.

  interventions pharmacologiques et chirurgicales

Dans des cas sélectionnés et en consultation avec des équipes spécialisées :

• Les médicaments à base de GLP-1 (p. ex. liraglutide, sémaglutide) peuvent convenir aux jeunes de 12 ans et plus.
• La metformine peut être utile dans certains cas, particulièrement en présence d’insulinorésistance.
• La chirurgie bariatrique (p. ex. gastrectomie longitudinale) peut être envisagée pour les adolescents (13 ans et plus) qui présentent une obésité sévère et des risques pour la santé associés.

Rôle de Parlons Obésité dans le plaidoyer et le soutien

À Parlons Obésité, nous croyons que chaque enfant mérite l’accès à des soins compatissants fondés sur des faits — peu importe sa taille et son milieu. Nos engagements sont les suivants :

• Sensibiliser l’opinion publique à la complexité de l’obésité juvénile;
• Combattre les préjugés et la stigmatisation en milieu de santé et dans la société;
• Autonomiser les familles au moyen d’outils, de ressources et d’un soutien communautaire;
• Plaider en faveur d’un changement de politiques afin d’améliorer l’accès aux soins et les paramètres de santé.

Ces nouvelles lignes directrices représentent un grand pas en avant — mais ce n’est qu’un début. Nous continuerons à œuvrer avec les professionnels de la santé, le personnel soignant et nos partenaires pour faire en sorte qu’aucun enfant ne soit laissé pour compte dans son chemin vers le bien-être.

Ensemble, bâtissons un avenir où le soutien, la dignité et l’accès sont la règle — non l’exception.