L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit le surpoids et l’obésité comme une accumulation anormale ou excessive de gras corporel, qui nuit à la santé. Un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 25 est considéré comme un surpoids, et un IMC dépassant 30 définit l’obésité. Cela signifie que 63,8 % des adultes au Canada vivent avec des risques accrus pour leur santé à cause d’un excès de poids!
En 2018, 26,8 % des personnes de 18 ans et plus, soit 7,3 millions d’adultes au Canada, signalaient une taille et un poids les classant dans la catégorie d’obésité. Ce chiffre a augmenté au cours des années subséquentes, passant à 28,2 % en 2020, en plus des 35,6 % d’adultes en surpoids. Selon le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs, plus des deux tiers des hommes (67 %) et plus de la moitié des femmes (54 %) sont en surpoids ou obèses au Canada.
Cela veut dire que 63,8 % des adultes présentent des risques accrus pour leur santé à cause d’un excès de poids!
Le Canada se situe au 30e rang parmi les pays du monde pour le taux d’obésité et au 4e rang parmi les pays occidentaux, après les États-UInis, la Nouvelle-Zélande et l’Australie.
Les taux de diabète, de maladies cardiaques, d’hypertension, de certains cancers, de calculs biliaires, d’apnée du sommeil et de troubles psychologiques et psychiatriques associés à l’obésité sont en hausse au Canada.
Plus des trois quarts (75,6 %) des personnes qui ont le diabète au Canada sont classées dans les catégories de surpoids ou d’obésité, comparativement à 50 % pour la population canadienne exempte de diabète.
Même si la mortalité due au diabète a baissé au cours des dernières années, cette maladie est encore responsable d’environ 19 décès par 100 000 au Canada et est un facteur contribuant dans plus de 41 500 décès par année.
La cardiopathie, également en lien étroit avec l’obésité, est l’une des principales causes de mortalité au Canada et la première cause à l’échelle mondiale.
Une étude au R.-U. a montré que les personnes présentant une obésité, sans autres facteurs de risque métabolique, sont tout de même 28 % plus susceptibles d’avoir une maladie cardiaque que les personnes ayant un poids « normal ».
Le tableau est aussi sombre du côté de la mortalité associée à la cardiopathie. Selon les données de 2017-2018 provenant de l’Agence de santé publique du Canada :
• On enregistre environ 14 décès par heure parmi les adultes (20 ans et plus) qui ont une maladie cardiaque au Canada.
• La mortalité est 2,9 fois plus élevée parmi les adultes de 20 ans et plus qui ont une maladie cardiaque que parmi les adultes sans cardiopathie.
• La mortalité est 4,6 fois plus élevée chez les adultes de 20 ans et plus qui ont subi une crise cardiaque que chez les adultes qui n’en ont pas subi.
• La mortalité est 6,3 fois plus élevée chez les adultes de 40 ans et plus ayant reçu un diagnostic d’insuffisance cardiaque que chez les adultes exempts de cette maladie.
Le défi est d’autant plus grand que les personnes touchées se voient souvent refuser l’accès à un traitement médical car la plupart des compagnies d’assurance et des employeurs et les gouvernements au Canada ne reconnaissent absolument pas l’obésité comme une maladie.
La mission de Parlons Obésité est de donner aux personnes touchées par l’obésité le pouvoir d’agir par l’éducation, la communauté et le plaidoyer. Cela implique de travailler avec les parties concernées et notre communauté pour que l’obésité soit considérée comme une maladie et d’influencer les payeurs de façon à permettre un meilleur accès à un traitement médical sûr et efficace.
Gouvernement
Lorsque l’Agence de santé publique du Canada a inclus l’obésité comme facteur de risque de formes plus sévères de COVID-19 ou de complications plus graves, c’était un pas dans la bonne direction pour les mouvements de plaidoyer face à l’obésité.
Cette reconnaissance représentait une étape importante pour que le gouvernement prenne des dispositions en matière d’obésité comme il le fait avec d’autres maladies.
Maintenant, nous devons faire pression pour que les décideurs collaborent avec les agences fédérales et provinciales, l’industrie, les personnes touchées par l’obésité et les communautés en vue de réduire le taux d’obésité et d’aider toute personne à mener une vie plus saine. La première étape est de faire reconnaître officiellement l’obésité comme une maladie chronique plutôt qu’un choix de mode de vie et de subventionner les produits de santé que les personnes touchées méritent. Parlons Obésité a plaidé en faveur de ces mesures positives.
Employeurs
Des pratiques d’embauche injustes, un salaire plus bas par rapport à celui des personnes plus minces (les femmes en situation d’obésité gagnent en moyenne 6 % de moins que les femmes plus minces), une discipline plus dure de la part des employeurs et des stéréotypes négatifs concernant l’éthique de travail et l’ambition sont des exemples courants du traitement inégal réservé aux personnes qui vivent avec l’obésité en milieu de travail.
Et ajoutez à cela le fait que l’obésité accroît les coûts de santé, l’absentéisme et l’indemnisation pour accident de travail parmi les employés.
Les employeurs, où qu’ils soient, doivent fournir aux employés un régime complet de prestations pour la prévention et le traitement de l’obésité, couvrant la nutrition, l’activité physique et l’accès à des soins médicaux éprouvés.
Les employeurs doivent aussi aviser les employés des dangers de stigmatisation du poids en les informant sur l’obésité en tant que maladie chronique récidivante. Ils doivent expliquer comment les gens sont affectés par l’obésité et ce que cela implique pour les personnes qui vivent avec cette maladie d’un point de vue médical, au lieu d’essayer des trucs comme des défis de perte de poids qui ne font que renforcer les stéréotypes négatifs.
Assurance
L’obésité devrait être reconnue comme une maladie chronique et les personnes de forte corpulence devraient avoir accès à une stratégie de traitement globale pour la prévention et la prise en charge de l’obésité de la même façon que les personnes qui ont le diabète de type 2, qui font de l’hypertension ou de l’apnée du sommeil.
Il y a eu des progrès, toutefois, puisque certaines compagnies d’assurance comme Desjardins incluent maintenant les médicaments anti-obésité dans leur couverture de base. Desjardins a écrit : « Nous croyons qu’une approche holistique à la perte de poids améliorera la santé et réduira l’usage de médicaments pour traiter la maladie chronique à longue échéance. ».
Une mentalité progressiste comme celle de Desjardins Assurances illustre à quel point il est important de promouvoir le développement et la distribution de traitements sûrs et efficaces et des ressources en soins de santé au Canada.
Quand nous nous mobilisons, nous pouvons apporter un changement concret dans la vie des personnes qui vivent avec l’obésité et un surpoids. Unissons nos efforts pour que cette aspiration devienne une réalité.